Table Ronde 1

Transformations environnementales : des villes durables ?

Architecture, santé, climat

Animé par :

Emmanuel Cugny, éditorialiste économique chez franceinfo et président de l’AJEF

Intervenants :

Robin Rivaton, Essayiste, fondateur et créateur de Real Estech (association de start-up promouvant l’innovation dans le secteur de l’immobilier et de la construction), auteur de La Ville pour tous (L’Observatoire, 2019)

Florence Berthout, Maire du 5ème arrondissement de Paris, Conseillère de Paris, Conseillère régionale d’Île-de-France


Antoine Frérot, Président-Directeur général de Veolia



Aujourd’hui, la moitié de la population mondiale est citadine et devrait atteindre 68% en 2050. Or, les villes sont responsables de 70% des émissions globales de gaz à effet de serre, et consomment 2/3 de l’énergie mondiale. De même, les populations migrent de plus en plus vers les zones côtières où les risques climatiques sont élevés (tsunami, etc.) et où les ressources en eau douce sont les plus tendues.


Améliorer les conditions de vie passera donc forcément par une transformation des centres urbains. Face à la difficulté de s’accorder entre États sur les questions climatiques, certaines villes se placent comme alternative : la neutralité carbone et 100% d’énergies renouvelables en 2050 sont les objectifs que la Ville de Paris s’est fixée. Au niveau international, c’est la capitale danoise qui mène le bal avec son ambition de neutralité carbone dès 2025. Mais la responsabilité des villes ne se limite pas à la lutte pour le climat. En effet, elles doivent également prendre en compte les besoins de logement et de santé de leur population.


En matière de logement, les bâtiments sont responsables de 52% des émissions de gaz à effet de serre , en outre les constructions prennent de plus en plus le pas sur les espaces verts que l’on redécouvre comme primordiaux pour le bien-être de la population. Les villes sont donc confrontées à un double enjeu écologique et à un enjeu d’espace à utiliser au mieux.


De plus, la forte concentration de personnes sur un espace restreint implique une responsabilité en termes de santé. Or, la pollution de l’air en France réduit de deux années l’espérance de vie de chaque citoyen et pourrait être responsable de 650 000 journées d’arrêts de travail par an . La situation est encore plus préoccupante dans d’autres pays : à New Delhi, ce sont dix années d’espérance de vie qui sont perdues.


Si les idées sont nombreuses afin de mettre en accord les villes avec les objectifs climatiques, ces efforts restent concentrés dans les grandes villes de pays développés. Comment aider les autres pays à avancer ? La croissance urbaine viendra d’ailleurs principalement de ces derniers. De plus, à l’échelle de la France comment peut-on généraliser ces efforts ? Quelle doit-être la place de l’État dans ce processus ?