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jean-michel valAntin

Finaliste du Prix du Livre de Géopolitique 2020, Docteur et Chercheur en Études Stratégiques

Qui êtes-vous ? Quel est votre parcours ?

Je suis docteur et chercheur en études stratégiques. J'ai fait et soutenu ma thèse à l'EHESS, qui portait sur la façon dont le système américain de défense et de sécurité nationale identifie les menaces stratégiques et y réagit. Quand, en 2003, le Pentagone a publié une étude de fond sur les "effets d'un changement climatique abrupt sur la sécurité nationale américaine", j'ai décidé de suivre de près les évolutions stratégiques dans ce nouveau domaine. Puis, en tant que chercheur indépendant et collaborant avec le think tank The Red (Team) Analysis Society (https://www.redanalysis.org/), j'ai élargi le champ de mes recherches à la façon compétition internationale est modifiée entre les Etats-Unis, la Russie et la Chine est modifiée par le changement climatique et par la compétition pour des ressources naturelles en déclin relatif. J'ai publié près de 120 articles et 5 livres sur ces sujets.

Quelle a été votre réaction en apprenant que vous êtes finaliste de ce Prix ?

Je me suis senti à la fois très surpris et très honoré. Je me sens aussi encouragé à approfondir mes recherches sur les tensions géopolitiques entre les Etats-Unis, la Chine et la Russie face à la menace sanitaire, sociale et économique du Covid 19 dans un contexte où les relations internationales intègrent toujours plus les enjeux climatiques et biologiques. C'est vraiment un grand encouragement !

Quelles ont été vos motivations, votre cheminement pour l'écriture de ce livre ?

Après avoir publié "Géopolitique d'une planète déréglée", au Seuil en 2017, j'ai eu une sorte de "déclic" intérieur en lisant l'article de l'historien britannique Niall Ferguson "Make America Great Again", tout en écoutant une émission sur la COP 24, qui se déroulait à Katowice en 2018. Pour Niall Ferguson, la quasi "hybridation" des économies et des systèmes de croissance américains et chinois depuis les années 1980 fait émerger une entité économique singulière, qu'il qualifie de Chimérica. 

Partant de ce constat, il m'a paru évident qu'il fallait adopter cette perspective pour à l'égard des émissions de gaz à effet de serre américaines et chinoises, qui deviennent ainsi "chiméricaines" et correspondent à presque 45% des émissions mondiales annuelles. Mais cette "hybridation" sino-américaine est aussi le moteur d'énormes tensions géopolitiques, stratégiques et sociales. Ce sont ces dialectiques complexes que j'ai voulues analyser.