Les mutations à venir de l’économie urbaine

 

Les villes sont les moteurs de l’économie, car c’est en elles que naît la majeure partie des richesses. Ce rôle va s’accentuer, puisqu’au cours des 3 prochaines décennies, elles accueilleront près de 3 milliards d’habitants supplémentaires. Que sera, demain, l’économie de ces villes ? Bien qu’affichant chacune son propre visage, elles partageront plusieurs traits communs. 

D’abord, les villes de demain seront économes : elles feront plus avec moins ; elles exploiteront au maximum les « mines urbaines » que forment les déchets, les transformant en nouvelles ressources ; elles produiront une large partie de l’énergie qu’elles consommeront. Autrement dit, leur économie sera à la fois plus circulaire et plus locale. Plus intégrée aussi, car elle décloisonnera les secteurs d’activités et multipliera les liens entre eux : ainsi, les eaux usées deviendront bio plastiques, les déchets organiques deviendront engrais, les huiles alimentaires usagées deviendront biocarburants…. En parallèle, se sera étendue l’économie de la fonctionnalité, cette économie qui privilégie l’usage d’un bien sur sa propriété. L’économie des villes futures sera à bas carbone, grâce aux politiques d’efficacité énergétique, notamment dans les bâtiments, à l’essor des énergies renouvelables et à la captation des multiples sources d’énergie urbaine aujourd’hui inutilisées, telles que les calories des eaux usées, l’énergie fatale des usines, la chaleur des ordinateurs…  

Ce sera également une économie du savoir. Dans celle-ci, la réussite d’une ville dépendra de sa capacité à attirer des chercheurs et des innovateurs, ainsi qu’à former du personnel hautement qualifié. Plus encore qu’aujourd’hui, la recherche et la formation seront des accélérateurs de développement urbain. Bien sûr, l’économie des villes de demain sera façonnée par le digital, qui augmentera leurs capacités d’action et créera des services interactifs à forte valeur ajoutée, facilitant la vie des citadins et accroissant l’attractivité des territoires. 

Enfin, dans de nombreuses villes, l’économie urbaine sera plus inclusive, afin de permettre à tous d’accéder aux services essentiels comme l’eau potable, l’électricité, les transports ou le logement. 

Certes, l’avenir économique des villes dépendra pour une large part de leurs volontés et de leurs ambitions, de leur créativité et de leurs contraintes, de leur position géographique et de leurs ressources naturelles, mais aussi - et peut-être surtout - de leurs rêves. Car une ville sans rêve est une ville sans avenir !

Antoine Frérot
Président-Directeur Général de Veolia